La sécurisation des réseaux d’eau potable dans les villes : un enjeu essentiel
Une consommation en eau qui semble acquise, avec toutefois une prise de conscience de sa rareté !
En France, la consommation d’eau a largement évolué ces dernières décennies. Quand un habitant dans les années 60 consommait 106 litres d’eau par jour, il en consomme désormais 150 litres. Alors que dans les années 2000, nous atteignions les 165 litres. Deux phénomènes s’observent ici :
• une prise de conscience de la nécessité de limiter sa consommation,
• mêlée à la garantie d’un approvisionnement fiable, abondant et quotidien en eau potable.
La responsabilité des collectivités face à la gestion de l’eau
Dès lors, les collectivités ont un véritable rôle à jouer, à savoir de garantir un accès à l’eau de qualité, mais également de quantité suffisante, tout en prenant en considération les dégradations potentielles qui peuvent subvenir au fil du temps et ainsi pérenniser la sécurité des réseaux d’eau potable.
Dans son rapport de 2016, le service public d’information sur l’eau et les milieux aquatiques estimait à 34 714 le nombre de services public d’eau potable, d’assainissement collectif et non-collectif, sous la responsabilité de plus de 23 000 collectivités.
Si les collectivités représentent des acteurs majeurs dans la gestion de l’eau, elles font également face à différents enjeux comme la croissance démographique et le vieillissement des réseaux.
L’impact de la densité urbaine sur la gestion de la ressource
La problématique de la gestion de l’eau et du réseau public dans son ensemble va, en effet, au-delà de nos collectivités.
Nous connaissons une croissance démographique accrue qui vient influer sur la transformation des villes.
D’anciennes zones auparavant industrielles se sont converties en quartiers résidentiels ou en espaces dédiés aux activités tertiaires. Sur ces sols, vivent ainsi quelques centaines d’habitants, tandis que la surface totale y est réduite, avec un manque de traçabilité quant à la qualité des sols.
De ce fait, il est nécessaire de travailler à la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable sur ces nouveaux espaces.
Nos réseaux d’eau ont déjà traversé 5 décennies
D’après la dernière synthèse d’Eau France, publiée en avril 2021, plus d’un quart de la longueur du réseau actuellement en service en France (27 %) a été posé entre les années 1970-80.
Sur le territoire, les réseaux d’eau sont donc vieillissants, avec une moyenne d’âge de 50 ans. A cela s’ajoute un taux de renouvellement beaucoup trop faible, compte tenu des problématiques qui découlent de ce vieillissement (pertes et fuites d’eau importantes : 954 000 000 m³ d’eau perdus en 2021).
Ces systèmes ne sont donc pas à l’abri d’une pollution aux hydrocarbures ou toute autre substance qui pourrait pénétrer les matières plastiques, notamment au cœur des zones à risque accidentel de pollution (les habitations à proximité d’un axe routier important notamment)
